Interview Alain Claudin,
Artiste Peintre

À LA RENCONTRE DE 

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Julie Gueudet - 26 Février 2020

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Cette semaine The Art Cycle vous présente Alain Claudin. Alain donne vie à des toiles uniques, entre art abstrait et paysages organiques. Il innove tout en mixant l’encre, le pastel gras et l’acrylique.

• • • Quel est votre parcours artistique ? 

J’ai commencé la peinture, le dessin et la lithographie à l’âge de 12 ans en suivant des cours de peinture dans une maison des jeunes et de la culture.

J’ai ensuite laissé de côté la peinture pour évoluer dans l’industrie à différents postes. C’est depuis une dizaine d’années à la fin de ma carrière professionnelle que j’ai repris la peinture en intégrant quelques cours académiques de peinture, en produisant chez moi ou avec d’autres artistes.

• • • Comment avez-vous commencé à créer ? Vos parents ou vos proches vous ont-ils poussé vers cette voie ? 

J’ai débuté les activités artistiques (peinture, poterie, sculpture) grâce à mes parents qui m’ont inscrit à des cours, mon père peignait lui aussi.

L’envie de peindre m’a été donné par mon professeur qui a réussi avec pédagogie à me transmettre le goût pour cette technique.

• • • Quelles sont les points clés de vos œuvres ? Sur quels thèmes, quels univers, préférez-vous créer ? 

J’aime préparer mon travail en amont avec des esquisses. Après l’esquisse, je travaille le graphisme sur des toiles en faisant des fonds épais pour donner une structure et du relief à ma peinture. Mon travail abstrait laisse aux amateurs d’art le champ des possibles à leurs interprétations.

Mes thèmes sont souvent puisés dans la nature (paysages de mer, de montages, les arbres, les ruisseaux). D’autres thèmes impalpables peuvent aussi me servir de départ à ma peinture comme le paradis et l’enfer ou les saisons.

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• • • Quels sont les artistes actuels qui vous inspirent le plus, et pourquoi ? 
Il y a trois artistes principaux qui m’inspirent.
Zao Wou-Ki, artiste franco-chinois, pour ses tableaux immenses, ses graphismes magnifiques, et ses harmonies de couleurs vives.
Alberto Giacometti pour les sculptures qui sont d’une simplicité enfantine mais d’une force incroyable. J’adore cet artiste.
Picasso parce que c’était un boulimique de création qui a essayé de nombreuses techniques (peinture, sculpture, collage etc…) et des matières comme le métal, le bois, les toiles, la ceramique. Il caractérise la fin de son travail par cette phrase : « il m’a fallu toute une vie pour apprendre à peindre comme un enfant ».

• • • Que pensez-vous de la démarche de The Art Cycle ? 

Je trouve la démarche très intéressante ; cela permet à l’amateur d’art de faire une acquisition relativement « douce » d’une œuvre grâce à la location et de pouvoir se projeter chez soi avec l’œuvre pour une période donnée.

C’est également, très intéressant pour les artistes parce que cela offre une belle visibilité à travers les réseaux sociaux (Instagram, Facebook) mais aussi à travers les expositions qui sont organisées avec le site.

• • • Trois mots qui décrivent votre travail ?

Au niveau de mon travail je dirai, abstraction, même si on arrive à reconnaitre ce que j’ai pu exprimer à travers mes œuvres. Ensuite, transparence parce que je travaille en multicouches fines qui ne recouvrent pas forcement les couches précédentes pour arriver à mon troisième mot qui est la profondeur car l’on peut voir les différents plans donnés par la technique en multicouches.

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• • • Si vous disposiez d’une carte blanche pour organiser votre propre exposition, où la feriez-vous ? 

J’aimerais la faire dans certainement un des plus beaux musées de province et que j’adore, Le Musée Fabre à Montpellier.

Il possède une collection permanente très riche de tous les grands maitres de la peinture comme Pierre Soulages, Zao Wou-ki, Hans Hartung, De Staël et des expositions temporaires magnifiques comme celle de Picasso en 2018. Organiser une exposition de mes toiles dans ce musée serait un rêve. 

• • • De manière générale, pensez-vous que chaque individu a besoin d’une dose journalière d’art pour être heureux ? 

Je dirai oui, l’art comme la peinture, la sculpture est beaucoup plus difficile d’accès que la musique, le cinéma ou la littérature qui sont consommés de manière journalière mais les arts graphiques restent importants pour s’évader. Les arts graphiques sont des bons moyens pour mettre un peu de couleurs dans le quotidien de la vie. 

• • • Avez-vous eu un coup de cœur pour votre atelier ? Est-ce vraiment nécessaire de s’y retrouver pour créer ? 
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J’ai aménagé un atelier dans une petite pièce de la maison. Ma nécessité pour peindre n’est pas attaché à l’atelier mais plus à la luminosité ou à l’endroit où je peux regarder ma toile et la faire évoluer.
J’aime peindre dans mon salon car souvent le soir lorsque je lis ou regarde un film ou une série je peux regarder ma toile et imaginer son évolution.
Il m’arrive également de peindre dans ma véranda, sur ma terrasse ou même dans l’extérieur dans la nature pour la prise de croquis. 

• • • Le milieu de l’art est souvent considéré à tort comme intimidant pour un amateur. Que diriez-vous pour déconstruire ces clichés ? 
Arriver à démystifier les arts plastiques à travers des initiatives comme l’ouverture et la gratuité des musées aux écoles est très importante.
Les enfants ne se posent pas de questions à savoir « ce que l’artiste a voulu représenter » ou « quel est son parcours artistique », ils regardent, ils critiquent, ils aiment ou n’aiment pas.
Je pense que c’est comme ça qu’il faut aborder l’art ; franchir la porte des musées, regarder, s’émerveiller, et donner son avis.
• • • Si vous pouviez réaliser une œuvre en plein air, du format et de la taille que vous voulez, comment l’imagineriez-vous ? 
Si je devais faire une toile en extérieur, je choisirais des formats de 2m par 3m qui commencent à être des challenges par rapport à mon style et à ma technique, relativement longue à exécuter.
Il y a d’autres formats qui me laisse rêveur, comme ceux de Zao Wou-Ki, exposées au centre Pompidou ; des toiles qui font 5m par 2m. Pour ces très grands formats, il peignait sur une échelle ou un escabeau ce qui est une autre approche qui est dans le lâcher prise et  la projection. 

Une œuvre réussie c’est une œuvre qui…. déclenche des émotions positives ou négatives que l’artiste a voulu transmettre et ceux à travers ce qu’il a fait. Certains artistes jouent avec leurs arts et veulent choquer.


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