Julie Gueudet - 04 Juin 2020
Cette semaine The Art Cycle vous présente Salima Mékahli , une artiste peintre coloriste.Dans cette interview haute en couleurs, Salima vous partage son univers pictural inspiré d'harmonie de couleurs et de son état émotionnel.
Je m’appelle Salima Mékahli, je suis artiste peintre depuis 2015.
Après l’obtention de mon bac d’arts appliqués, je suis rentrée à l’école Olivier de Serre à Paris, où j’y ai suivi une formation d’arts appliqués et de design.
A la sortie de cette formation, j’ai travaillé une dizaine d’années dans l’industrie textile en tant que designer dans la haute couture et dans l’ameublement pour ensuite me reconvertir en designer web dans les années 2000.
C’est finalement en 2015 que j’ai eu envie de me remettre à la peinture. Mes précédentes expériences dans le domaine des arts appliqués me contraignant à suivre un cahier des charges stricte, en opposition à la peinture qui est pour moi synonyme de liberté.
Design de Foulard pour Dior.
Je suis née dans un milieu artistique avec une mère peintre. A l’âge de 5 ans, j’ai eu mon premier chevalet, c’était donc, pour moi, tout naturel de créer, de dessiner et d’écouter de la musique.
J’ai démarré par l’abstraction. Quand je peins, j’improvise… ce qui m’inspire, c’est d’abord la couleur.
Je n’ai jamais d’idée précise avant de commencer un tableau. J’aime repeindre sur des peintures dont je ne suis pas satisfaite, en les recouvrant une nouvelle composition se forme. C’est en cours de réalisation que je vois ce qui se passe, je vois ce que je peux développer et c’est ainsi que l’inspiration me vient. Cette façon de travailler me permet de lever le voile sur mon inconscient et de retrouver dans mes créations mes préoccupations, mes inquiétudes ou le dernier livre que j’ai lu.
« Socrate » un des tableaux exposés à la galerie de L’Aiguillage avec The Art Cycle m’est apparu après la lecture du roman « Le Monde de Sophie » de Jostein Gaarder qui est un résumé de toute l’histoire philosophique.
Puisqu’ils prendront une place de plus en plus importante dans la société avec la peinture « Robot » j’ai fait le portrait de mon premier humanoïde. Le tableau « Chimère » illustre l’inquiétude que j’ai sur le dérèglement climatique.
En ce moment, j’aime regarder le travail d’Adrian Ghenie (artiste peintre) et Ron Mueck (artiste sculpteur) pour leurs très grandes virtuosités dans leurs arts.
Ces artistes sont arrivés à un tel niveau de maitrise de la technique qu’ils sont capables de passer au-delà de la technique et donc ils atteignent une certaine liberté. Je trouve cela très inspirant.
Pour moi travailler dans le domaine artistique, c’était une évidence. Mais pendant très longtemps, j’ai rêvé d’être astronaute. J’avais déjà envie d’aller dans les étoiles.
C’est une pièce, que j’ai transformé en bureau-atelier.
Ce bureau est ordonné quand je travaille pour le numérique et il devient vite en désordre quand je peins.
Je me mets dans cet espace tous les jours, même sans envie, l’inspiration me vient en faisant la démarche de travailler.
En ce moment, il y a beaucoup de pigments parce que je créer mes couleurs. Je trouve, qu’avec certains pigments, il y a une puissance et une luminosité que je n’arrive pas à trouver même avec des peintures de marques.
Adolescente, je l’ai déjà fait avec ma mère qui réalisait des fresques à cette époque. Nous avons peint ensemble sur le pignon d’une maison. C’était une fresque de 10m de haut, avec un échafaudage de 2-3 étages. Finalement peindre dehors et surtout en hauteur était amusant, intéressant mais inconfortable.
En fait, j’aime la quiétude de l’atelier en intérieur en comparaison à l’extérieur où l’on a du mal à trouver la bonne luminosité, à éviter les ombres projetées ou les insectes qui viennent se coller sur ce que l’on fait.
• • • Le marché de l’art a énormément évolué / est en perpétuelle évolution. De nos jours les réseaux sociaux et nouvelles technologies y occupent une place conséquente : qu’en pensez-vous?
J’étais très honorée et touchée que quelqu’un puisse faire la démarche d’acquérir mon œuvre : «Héphaïstos».
Partagez cet article !