Cyrielle Bisson - 26 Septembre 2019
Robert Delaunay, Air, Fer et Eau, étude – 1937
Marqué par les progrès techniques et l’émancipation des mœurs du XXème siècle, l’art moderne fascine autant qu’il fourmille de courants artistiques. De l’impressionnisme au pop art, The Art Cycle revient pour vous sur cette période artistique haute en couleurs.
L'appellation d'art moderne voit le jour dans les années 1860, en adéquation avec le bouleversement de l’industrialisation dû aux avancées techniques et industrielles.
Au même moment, la modernité devient un mode de pensée en rupture avec les carcans artistiques trop stricts établis jusqu’ici. À cette époque l’Académie des Beaux-Arts avait la main mise sur les artistes pouvant intégrer ou non son prestigieux Salon de peinture et de Sculpture. L’art Moderne prend le revers de l’institution et rassemble une majorité d’artiste en mal de reconnaissance en raison de leur rupture avec les codes classiques de l’art. Les peintres hors académie revendiquent peu à peu leur art au même titre que les peintres académiques.
Vasily Kandinsky - Composition 8 (Komposition 8) - 1923
Cette rébellion positive de l’art est soutenue par la plume des auteurs les plus célèbres. Peu à peu, la critique d’art se développe chez les grands écrivains, comme Baudelaire ou Zola, et encourage les artistes modernes. L’auteur des fleurs du mal est notamment le premier à voir chez Manet le « peintre de la vie moderne », emblème de toute une époque. Certains artistes tels que Matisse sont eux-mêmes à l’origine de critiques d'art ; ou encore de manifestes, comme André Breton avec le manifeste du surréalisme.
Photo prise par Linda Xu
Toute cette modernité artistique est couronnée par l’avènement de la photographie en tant que nouveau médium de l'art visuel. De nombreux artistes incluent la photographie à leur travail, comme par exemple le célèbre affichiste Alphonse Mucha. Ce lien avec la photographie révolutionne la définition de l’art classique. Il n’est plus question de poser pendant des heures devant une toile : désormais le déclencheur capture l’image, avant de laisser les artistes s’en inspirer dans leurs œuvres.
En définitive, bien que la période de l’art moderne soit traversée par des mouvements divers et variés, tous ces mouvements ont pour point commun de s’affranchir de la figuration exacte et répétitive. L’art moderne amène en effet les artistes à s’affranchir du réel, c’est à dire en le montrant d’une manière altérée ou encore dénuée de réalisme.
1. L'IMPRESSIONNISME
Véritable révolution dans l’histoire de la peinture, l’impressionnisme nait dans les années 1860 en France. Critiqué à ses débuts, il est le premier mouvement à revendiquer clairement la composition ouverte, les impressions fugitives et la mobilité des phénomènes climatiques.
Claude Monet, Impression, soleil levant - 1872
2. LE CUBISME
Apparu en 1907, le cubisme renie complètement l’imitation du réel pour s’inspirer de l'art primitif. Les formes deviennent des volumes et des blocs géométriques jusqu’à en oublier le sujet derrière, alors que les couleurs s’épurent pour former des compositions abstraites et déconstruites.
3. LE FUTURISME
En lien direct des formes et de la pensée cubiste, le futurisme voit le jour deux ans plus tard. Ce mouvement s'inspire de la société moderne, de l'industrie et de ses utopies. Les thèmes de prédilection sont regroupés sur le progrès, la vitesse et l'avènement de la machine.
Umberto Boccioni, La rue entre dans la maison - 1911
4. L'EXPRESSIONISME
A la veille du premier conflit mondial en 1914, l’expressionnisme nait du pessimisme et des névroses des peintres de l’époque. Redoutant la guerre, les artistes nourrissent dans leurs toiles des visions angoissantes, déformant la réalité pour la rendre plus expressive.
5. LE SURRÉALISME
Débutant en 1924 après la Première Guerre Mondiale, le surréalisme abolit les frontières entre le rêve et la réalité et marque la fin du rationnel dans l'art. Toutes les forces psychiques comme le rêve, l’automatisme ou l’inconscient sont utilisées par les artistes pour faire valoir leur propre vision du monde.
Marcel Duchamp- Prière de toucher - 1924
6. LE POP-ART
Né après la Seconde Guerre Mondiale en 1950, le pop art se concentre sur des images de la culture populaire détournée, comme les publicités ou les personnalités de l’époque. La reproductibilité de l'œuvre d'art grâce à la sérigraphie pose la question de l’art au sein de la culture de masse. (Roy Lichtenstein, R. Hamilton, A. Warhol).
7. LE NOUVEAU RÉALISME
En 1960, le nouveau réalisme se définit comme « la mort de la peinture de chevalet ». En d’autres termes, les artistes s’opposent donc à la représentation purement figurative de l’art pour lui privilégier l’abstrait et la fragmentation des corps. Les artistes du Nouveau Réalisme ne subliment pas le réel, ils l'intègrent tel qu'il est.
Martial Raysse devant son œuvre Soudain l’été Dernier - 1963
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