Cyrielle Bisson - 21 Août 2019
Cette semaine The Art Cycle vous plonge dans l’univers abstrait d’Enilec. L’artiste peintre manie les couteaux sur sa toile pour créer des œuvres subtiles, de véritables explorations sur la couleur, qui émoustillent notre imagination. Vous aussi, laissez l’art abstrait explorer vos sens.
Je ne m’inspire jamais directement d’artistes, je travaille toujours par inspiration et fait en sorte que les idées viennent en fonction de l’évolution de la toile.
Bien évidemment, j’apprécie le travail de nombreux artistes, comme par exemple Nicolas de Staël pour ses couleurs, ou encore Dalì pour son approche singulière des formes.
De manière générale, je suis inspirée par les artistes que je ne connais pas forcément bien. J’ai également une passion pour les couleurs, les grandes toiles ainsi que l’art abstrait, même si cela ne m’empêche pas d’aimer les paysages.
Je dirais qu’il y en a deux. La première date d’il y a dix ans, à Amiens. C’était un endroit un peu décalé où j’ai suspendu toutes mes toiles. Le rendu était très sympa car les gens passaient à travers les œuvres. La seconde était à la galerie Galerie de l’Europe, rue de Seine à Paris.
Je suis dans ma période bleue, je décline la couleur à l’infini alors que je l’avais mise de côté jusqu’à présent. J’ai souvent trouvé le bleu froid, mais je me réconcilie avec lui aujourd’hui.
L’art me sert à faire ce que j’aime. C’est un plaisir de créer quelque chose, cela me procure une sensation d’évasion qui me fais éviter toute question. Je ne réfléchis pas quand je peins, même si je mets mon âme dedans.
Dans les avantages je dirais la liberté de s’exprimer. Dans les inconvénients je dirais qu’il est parfois compliqué de se faire connaître.
J’aime lorsqu’il y a beaucoup de matière dans mes toiles. J’y ajoute également des matériaux comme par exemple du sable, ce qui rajoute du grain à l’œuvre. J’utilise également les enduits pour réaliser des toiles plus épaisses.
Concernant les outils à proprement parler, je travaille avec tout un panel de couteaux, que cela soit des couteaux à cran, des petits couteaux, des lames plus épaisses… Je n’aime pas le trait apparent du pinceau, j’ ai toujours préféré la texture lisseque l’on obtient grâce aux couteaux.
Enfin, je ne fais jamais de croquis au préalable, j’y vais à l’intuition, en gardant une ligne de couleurs dans la tête. Je laisse mon inspiration dévier… jusqu’à parfois donner une tout autre allure à ma toile.
Je n’ai jamais peint autrement, car je maîtrise moins le dessin dans la peinture. Du coup c’est plus facile pour moi d’utiliser le couteau, qui diffuse beaucoup de matière. Le couteau et sa lame permettent des aplats qui donnent une liberté de mouvement et de grands gestes.
C’était une toile dans les nuances de gris. Elle était très claire avec un peu d’argenté, très lumineuse. Les gens qui l’ont achetée avaient un vrai coup de cœur, elle a été vendue très rapidement. C’était la première toile que je vendais, cela reste donc un très bon souvenir doublé d’une sensation de fierté. C’est toujours étonnant et agréable de se dire que les gens apprécient ce que l’on fait. Malgré tout, je pense qu’il est très important de ne pas être au goût de la demande, car on en devient toute suite moins « artistique » et plus commercial.
Je dirais perspective, passionné et matière.
L’idée est innovante et intéressante, pour les artistes c’est une véritable ouverture grâce aux réseaux sociaux et internet. L’offre « catalogue d’art » du site est vraiment innovante, car cela offre une diversité d’arts et de style.
L’idée de louer me parle particulièrement. En effet, je suis familière avec la démarche de souvent accrocher et remplacer mes œuvres par de nouvelles. J’ai toujours fait ça : décrocher une toile, en mettre une autre à la place. Le roulement est très intéressant, ça varie selon nos goûts.
Très positif. C’était l’occasion de se retrouver avec des peintres, des sculpteurs, des photographes…. C’était très enrichissant et rare d’avoir autant d’artistes ensemble. J’ai pu comparer les différents styles et les différentes touches d’un artiste (techniques utilisées, inspiration, accrochage…).
Le rouge. C’est une couleur que j’aime beaucoup, à la fois sombre et lumineuse.
Majoritairement en atelier, à l’intérieur. Quand je commence une toile, je commence à la lumière du jour. Aucune lumière artificielle. Je peins toujours dans les mêmes endroits, que cela soit mon atelier à Amiens ou à Paris. Comme je peins des grandes toiles, je ne les déplace jamais, car elles sont très lourdes. Enfin de manière générale, j’évite la chaleur et le plein air car la peinture à l’huile met énormément de temps à sécher.
Je lui dirais « Si c’est son envie, il faut aller au bout. » Quand on est passionné par quelque chose, on y arrive toujours.
J’ai pris un an de cours dans un atelier. Cependant c’était trop cadré, cela devenait oppressant de reproduire simplement des toiles. Il n’y avait pas assez de liberté à mon goût, ce qui me faisait me sentir bridée. J’avais également du mal à peindre sur petite toile, car cela ne me permettait pas de conjuguer les couleurs comme j’en avais envie.
New-York. Cette ville regorge de quartiers artistiques, comme Soho par exemple.
Dernièrement j’ai vu l’exposition Basquiat Schiele à la Fondation Louis Vuitton, que j’ai adorée pour les grands formats de Basquiat.
Hormis celle-ci… Il faut revenir quelques années en arrière, lors d’un voyage au Canada. J’y ai visité énormément de galeries, toutes très différentes des galeries françaises. En effet, les artistes canadiens sont plus libres, leurs formats plus grands avec beaucoup de flou et de matière. Ils exposent également dans des entrepôts, ce qui m’a toujours particulièrement attirée.
Jamais, il y a cependant certaines toiles que j’ai réalisées mais je les ai retravaillées pour obtenir une toile plus proche de mes envies.
Un endroit plutôt du style entrepôt-usine, brut. Il me faudrait un grand espace dont les murs feraient ressortir toutes les couleurs que j’utilise.
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