Céline Achour,
Artiste Peintre

À LA RENCONTRE DE ...

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 Chloé Harlay - 30 juillet 2020

Mobirise

Cette semaine, The Art Cycle vous présente Céline Achour, une artiste peintre. Dans cette interview, Céline vous partage les piliers de sa création artistique et sa personne en tant qu’artiste.

• • • Présentez-vous et présentez votre parcours artistique.  

Je m’appelle Céline Achour, j’ai 52 ans.

Je n’ai pas toujours été une artiste professionnelle, j’ai eu une autre vie avant. Après une maitrise de gestion à Dauphine, j’ai travaillé pendant une vingtaine d’années dans le monde de la protection sociale.

En parallèle j’ai toujours pratiqué de façon autodidacte mais je ne l’envisageais pas du tout comme un métier, c’était une passion que je vivais de façon très intime.

Il y a une dizaine d’années, j’ai arrêté de travailler parce que je ressentais un tiraillement entre mes besoins, mes aspirations et le métier que je faisais. J’ai alors décidé de faire une reconversion en architecture d’intérieur, c’est à ce moment-là que j’ai pris mes premiers cours de dessin et de peinture. Tout ce que j’avais repoussé pendant des années au niveau de ma pratique artistique, que j’avais imaginé comme appartenant au passé, cela m’est revenu et petit à petit cela a repris le dessus sur le reste.

J’ai fini par mettre de côté l’architecture d’intérieur pour me concentrer sur la peinture.

• • • Quel métier rêviez-vous d’exercer quand vous étiez enfant ? Était-ce déjà artiste ?

Je n’avais pas spécialement d’envie de métier si ce n’est majorette !

Pour moi la pratique artistique était une évidence mais je pense que mon parcours contrarié est dû en partie au fait que je ne savais pas qu’artiste pouvait être un métier.

• • • Quels sont les artistes actuels qui vous inspirent le plus, et pourquoi ?

J’ai toujours été très intéressée et attentive à la photographie, d’ailleurs j’ai envisagé de devenir photographe lorsque j’étais jeune.

Dans les artistes actuels il y a deux photographes : Erwin Olaf et Tim Walker. Lorsque je vois leurs photos, je me dis « j’aurais aimé peindre ce tableau ». Je me retrouve vraiment dans leur travail depuis très longtemps.

Et chez les artistes plasticiens, Edi Dubien et Françoise Petrovitch sont deux artistes que j’aime énormément, leur sensibilité me touche beaucoup.

• • • Quelles sont les points clefs de vos œuvres ? Sur quels thèmes, quels univers, préférez-vous créer ?
L’humain depuis le début. Quand j’ai recommencé la peinture, je peignais principalement des portraits, même si, ce à quoi j'aspirais c’était de raconter des histoires, mais je ne m’en sentais pas capable, au début techniquement et ensuite il m’a fallu un certain temps pour réussir à m’éloigner du portrait et à mettre mes tripes sur la toile. Les thèmes que j’explore sont liés aux difficultés des relations humaines, aux sentiments amoureux, la sexualité, la mort…

                 "Never let me down" - 2018 / "Seuls les rêves sont éternels" - 2019 / "L'adorer" - 2020

• • • Quelle est l’importance de l’eau dans vos créations ? 

Elle est évidente. Tout d’abord parce que je peins à l’eau : je peins à l’acrylique, une peinture qui se dilue à l’eau. L’eau a eu une grande importance pour moi car elle m’a aidé à lâcher prise. On la retrouve sur les portraits qui sont présentés chez The Art Cycle et qui sont très dilués, très délavés, très abimés.

Ça a été à l’origine un accident. Comme l’acrylique est une peinture qui sèche très vite, j’avais pris l’habitude de l’humidifier. Un jour, l’appareil que j’utilisais a été mal réglé et a explosé sur le portrait que j’étais en train de peindre. Il a complètement dégouliné, les yeux se sont mis à couler et j’ai adoré. J’ai ensuite eu la volonté de reproduire ce que j’avais ressenti pendant cet accident.

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                                                                                                       "Eve" - Peinture acrylique - 2015

• • • Quelle cause aimeriez-vous lier à votre art ?

Il n’y a pas une cause en particulier. J’ai participé à plusieurs reprises à des opérations, que ce soit Octobre Rose pour le cancer du sein, ou à des ventes aux enchères pour récolter des fonds pour les victimes des attentats…

Tout ce qui contribuera au bien-être de l’humain m’interpellera mais je n’ai pas une peinture militante pour une cause en particulier.

• • • Parlez-nous de la dernière œuvre que vous avez vendue 
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La dernière peinture que j’ai vendue c’était pendant le confinement dans le cadre d’une opération sur Instagram organisée par @lesamisdesartistes et dont 30% du prix de l’œuvre était reversé à une association. Cette œuvre s’appelle « La vie est belle » même s'il se trouve qu’il y a un nombre impressionnant de cranes dessus.  

"La vie est belle" - Peinture acrylique - 2018

• • • UN ENDROIT OÙ VOUS RÊVERIEZ D'EXPOSER ? 

J’ai déjà exposé dans des lieux très beaux, très variés. J’ai exposé au Grand Palais, dans un parking, dans une église… Je n’ai pas un endroit en particulier où je rêverais d’exposer, hormis certaines galeries, mais mon rêve serait plutôt d’exposer aux côtés des photographes dont je vous ai parlé plus tôt (Erwin Olaf et Tim Walker). On parle de rêve bien sûr !

 • • • Le marché de l’art est en perpétuelle évolution. De nos jours les réseaux sociaux et nouvelles technologies y occupent une place conséquente : qu’en pensez-vous ?
J’en pense que c’est dans l’ordre des choses, que c’est une opportunité pour les artistes d’être vu du plus grand nombre, de créer des connexions avec le monde entier. Après c’est vrai que cela amène une concurrence accrue pour tous les artistes, nous sommes très nombreux donc ça rend les choses plus difficiles mais il faut faire avec et il vaut mieux suivre le courant qu’aller à contre-courant. 
• • • Quelles sont les trois qualités d’un artiste pour vous ? 
Je dirais que le plus important c’est la ténacité. Il faut s’accrocher, toujours travailler, toujours essayer, toujours continuer. Il faut être passionné, courageux. Toutes les qualités sont les bienvenues.   
• • • Que diriez-vous à un artiste qui débute ?
Je lui souhaiterais une belle route, je lui dirais quelle chance d’être artiste car être artiste c’est pratiquer au quotidien et nous avons de la chance de pouvoir le faire. 

• • • Quand avez-vous commencé à travailler avec The art cycle ? Que pensez-vous de la démarche de The Art cycle dans cette optique ? 
J’ai eu connaissance de The Art Cycle lors d’une conférence de la Condamine juste avant le confinement donc c’est très récent. J’avais trouvé le concept très intéressant et original. Pour les artistes, c’est une nouvelle façon de partager son travail, d’en faire profiter les gens. Par rapport au public, la location lève un frein qui est celui de l’investissement, on a le droit de se tromper donc finalement cela laisse l’opportunité de tenter sans prendre trop de risques. 

• • • Le mot de la fin ?
Qui vivra verra !

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