Julie Gueudet & Chloé Harlay - 01 juillet 2020
Cette semaine, The Art Cycle vous présente Frédérique Rouquette, une artiste peintre. Dans cette interview, Frédérique vous partage sa recherche incessante de création, l’omniprésence de la nature dans ces peintures et sa personnalité artistique.
Je m’appelle Frédérique Rouquette et je suis artiste peintre.
J’ai toujours eu un regard et une sensibilité très exacerbée et vivante, qui ont constitué des éléments conducteurs dans ma vie. J’ai fait des études d’architecture, tout en poursuivant des créations personnelles.
Ma quête de l’invisible par la couleur et la ligne, s’exprime à travers différents supports et domaines, la peinture restant mon expression privilégiée.
Par la couleur, les lignes et leurs ordonnances, la peinture est une invitation à l’expression de ma recherche et de ce qui m’habite.
Créer c’est découvrir sans cesse. J’ai besoin de cette découverte incessante, c’est comme rejoindre un cours d’eau qui dit le renouvellement incessant de la vie.
C’est la vigilance à cette nouveauté qui peut offrir du neuf dans mes œuvres.
En tant qu’artiste, on est souvent exposé à répéter quelque chose, alors même que la création devrait être recherche et découverte.
Mon travail est lié à ma vie intérieure, à ma vie en générale qui est pleine de rebondissements.
Ce qui m’inspire c’est avant tout la lumière, les lignes, les couleurs, leurs jeux, la nature.
L’élément déclencheur d’une création c’est l’impact intérieur que j’éprouve face à ces éléments. Mon inspiration prend racine dans la nature et ce qu’elle offre.
La nature est le fondement du fil conducteur de mes créations. Elle représente un langage universel, quel que soit le pays, quelles que soient les personnes. Par l’omniprésence qu’elle me fait ressentir, j’ai envie de mettre en avant ce qu’elle me dit et de le partager.
Il s’agit d’un tableau horizontal qui dépeint la nature avec des couleurs très chaudes.
Ce tableau s’intitule « L’homme qui marche ». C’est un paysage aux couleurs chaudes avec un arbre solitaire très présent et un humain dont les proportions disent sa place dans ce tout.
Sans vouloir être réductrice, la place de l’homme se doit d’être plus petite et respectueuse à l’échelle de la nature : comme dans la vie, l’homme devrait être plus dans l’accueil de ce qui le fait respirer sans vouloir le posséder.
Ce tableau dit fort avec peu. Il invite à aller voir plus loin. Dans un sens c’est une œuvre engagée à la nature. Je fais partie de ceux qui pensent que le monde change si chacun change.
Je n’ai plus d’atelier depuis que je suis à Lyon, mais je ne désespère pas d’en avoir un bientôt.
Actuellement, mon atelier se résume à une table, un chevalet et à la présence de pinceaux. C’est un espace qui m’est indispensable et que je retrouve pour travailler, même s’il est très réduit. Aujourd’hui, je me suis organisée avec les moyens du bord, je ne pourrai pas créer ailleurs que dans ce « mini espace » en attendant qu’il se déplace et s’agrandisse dans un meilleur environnement.
Ce n’est pas tant le lieu mais plutôt le lien qui compte pour moi. Cela va donc dépendre de la personne qui fera ce lien.
Par mon expérience, on peut avoir des lieux magnifiques pour exposer, mais si personne ne fait bien le lien avec le travail de l’artiste, l’artiste lui-même et ceux qui viennent voir, cela ne fonctionne pas.
Cependant, il est évident que la beauté du lieu est importante. Exposer nécessite de la lumière, un bon équipement et un environnement porteur, mais cela doit être complémentaire de la mise en relation qui est première.
Cela fait 2 ans maintenant. Je trouve le concept souple et délicat : ce système offre pour des éventuels acquéreurs la liberté d’être accompagnés par une œuvre d’art sans être coincé.
Pour l’artiste cela ouvre le champ des possibles. En résumé, cela donne plus de chances à tout le monde, c’est donc très bien.
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