Cyrielle Bisson - 26 Juin 2019
J’essaie de n’en avoir aucune, de ne m’inspirer de personne pour réaliser mes propres créations. Mon but est la liberté d’expression, la création la plus libre qui soit. La peinture est le moyen le plus simple que j’ai trouvé pour dire des choses incroyables. J’aime cette autogestion, cette liberté qui m’inspire.
Les deux seules inspirations que je pourrais citer sont la musique et la volonté de créer quelque chose de revendicateur.
J’aime le psychédélique, l’ironique pour représenter les travers de la condition humaine. La démarche de mon travail vise à changer le monde, en proposer une alternative au croisement du divertissement et de la réflexion. Mes œuvres sont colorées et agréables en vision rapide de 10 minutes, mais à l’inverse elles peuvent susciter un véritable labyrinthe d’idées et de ressentis pour celui qui les regarde. J’aime aussi travailler sur la mémoire de l’eau, la géo-ingénierie [science de la modification du climat], deux thèmes qu’on retrouve peu dans l’art aujourd’hui.
J’expose en ce moment au marché de Biron, à Paris aux Puces de Saint-Ouen, jusqu’au 30 juin. L’exposition croise le travail et les collections d’un marchand d’art et d’un artiste peintre.
Difficile d’en choisir un. J’hésite entre dopamine ou partage.
Basquiat, même si je ne m’en inspire pas. Ma peinture possède simplement la même veine pulsionnelle que la sienne. Je ne fais jamais de croquis, à part pour ma toile « les blanches ». Je ne sais jamais comment va finir une toile.
J’essaie aussi de m’inspirer de Picasso, dans ses peintures faites à main levée, de manière fluide.
L’art doit toujours être dénonciateur, Banksy par exemple dénonce le conflit Israël Palestine, le conditionnement Disneyland chez les petits par exemple. Il en parle de la meilleure des façons à travers une culture et des oeuvres subversive.
Je pense à cette œuvre de Delacroix, « la liberté guidant le peuple » exposée au Louvre. Il y a quelques années, cette œuvre s’est fait taguer par une jeune femme.
La profanation de cette œuvre avait fait grand bruit, pourtant on y retrouvait le principe d’œuvre engagée, de quelque chose qui se perd dans la liberté d’opinion et qu’on retrouve dans cette toile.
Dans l’immédiat, je vais m’éloigner des poscas pour disrupter mes toiles et créer 6 à 7 éléments pour en faire des formes plus grosses. De là, je rajouterai les trois mots qui parsèment mes œuvres : amour, pardon, merci.
Un artiste est à la fois ouvert et dénonciateur, ce qui doit être sa plus grande qualité. Son plus grand défaut malheureusement serait d’être très seul. On créé seul, on expose seul.
Dans mon atelier on trouve des poscas, des bombes, des bouts de cartons avec bouts de dessin, beaucoup de saletés aussi. J’ai en permanence environ 30 toiles à peine commencées. Quand j’expose j’en prends quatre et je me donne pour mission de les finir absolument.
Celles que j’ai faites au live painting, car je les ai faites dans une dynamique extrêmement rapide, très énergique et que j’aime créer en extérieur. J’ai un rapport extrêmement changeant avec mes œuvres. Je peux les détester et ne plus les voir pendant deux mois, pour finalement changer d’avis et adorer ce que j’ai créé. C’est aussi ça le statut d’artiste. Tu oscilles entre des hauts et des bas, tu veux changer et te réinventer.
Couleurs, débordement et pulsionnelle.
J’aurais exercé un métier axé sur la revendication sociale, la dénonciation des iniquités. J’aurai probablement été rappeur, pour rester dans la scène et le théâtre. Finalement la peinture c’est plus simple à réaliser, même si c’est plus complexe d'en vivre.
Lâchez-vous, ne regardez pas ailleurs, inspirez-vous de vous et personne d’autre. Et faites au plus simple : si vous avez une idée, suivez-la.
J’aime travailler avec beaucoup de techniques. Je peins, « j’acrylise » et j’utilise beaucoup de poscas, mais j’aime également travailler la photo par exemple.
Je réalise aussi très souvent des sessions de « light painting » ou peinture à la lumière pour varier de l’atelier. Je travaille dans des écoles, avec un public très jeune pour créer dans le partage et la simplicité. Il y a plus de barrières avec un public plus mur, même si cela reste très intéressant.
« Détaches-toi des choses, accordes moins d’importance dans les petits détails pour être plus libre dans la création »… et de manière plus simple : « Ouvre les fenêtres quand tu vernis, ou tu vas tousser toute la nuit ».
Par réseau, je suis ami avec la cousine de la fondatrice de The Art Cycle, Julie Gueudet. Il y a quelques années, j’avais préparé un dossier très complet de mes œuvres pour le Salon annuel Macparis, lieu de découverte de nouveaux talents. Il a suffi d’un peu de réseau via ma page facebook [Virgilien], pour que la cousine de Julie lui parle de mon travail et que je rejoigne The Art Cycle.
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