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Marianne Quinzin, l'artiste des souvenirs et des couleurs

À la rencontre de...

Flavia Manyari  - 18 Août 2022

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Il y a quelques semaines, nous sommes allés à la rencontre de l’artiste peintre Marianne Quinzin.

L’art fait partie de la vie de Marianne depuis l'enfance. Tout a commencé par le dessin et son « obsession » pour les costumes de princesses. Son intérêt pour la peinture arrive bien plus tard, notamment grâce à ses différentes formations artistiques.

• • • Son parcours d’artiste
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Marianne dans son atelier

« Souvent tout se fait à travers des rencontres. J’ai eu la chance d’avoir un ou deux professeurs qui, sans le savoir, m’ont encouragée dans cette voie. Après le bac, j’ai fait plusieurs formations en art. La première, aux Arts Décoratifs de Grenoble, ville dont je suis originaire. À la suite de ça, je suis rentrée à l’École Nationale des Beaux-Arts de Lyon en second cycle. »

Après avoir intégré l’École nationale des beaux-arts à Lyon, l’artiste décide de suivre le cursus Département/Environnement. Ces deux formations lui permettent de toucher à plusieurs domaines différents : le graphisme, la décoration et la création de costumes.

Toutefois, à cette époque, Marianne ne faisait pas encore de la peinture son métier. « Il a fallu des années et un chemin personnel pour que je m’autorise l’idée d’être artiste. » 

C’est en 2002 que l’artiste ouvre son atelier dans lequel elle travaille actuellement. « Je partage mon temps entre ma pratique personnelle et la transmission. » Quelques temps après avoir ouvert son atelier, Marianne commence à montrer son travail au travers d’expositions locales et régionales. Très vite, elle s’intéresse à l’idée de diffuser son travail autrement, et notamment d’exporter son art à l’international par le biais des galeries en ligne.

Cette nouvelle aventure lui ouvre des perspectives incroyables, et aujourd’hui, l’artiste travaille avec plusieurs galeries qui lui permettent de toucher des collectionneurs un peu partout dans le monde, comme aux États-Unis ou encore au Japon. « J’aime bien l’idée que l’art soit aussi accessible, et que les gens aient l’envie d’avoir mes tableaux chez eux. Je fais plaisir aux gens par ce biais-là. » 

• • • Sa passion pour la transmission
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L'atelier de Marianne

L’artiste a toujours eu en tête l’idée d’ouvrir un atelier dans lequel elle pourrait à la fois pratiquer son art mais également transmettre sa passion. Pour atteindre son objectif, elle décide de suivre une formation à l’Institut du Développement social de Haute Normandie dans le domaine de l’animation.

« Tout ce qui était technique, ce n’était pas un problème pour moi. En revanche, je voulais apprendre des choses plus théoriques dans le domaine de la pédagogie et des techniques d'animation pour pouvoir mettre en place des ateliers. » 

• • • Ses influences et inspirations
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L’œuvre Ciel rose de Marianne Quinzin

Pendant notre rencontre, l’artiste nous fait part de quelques artistes qui influencent son travail. « Ça va de Turner pour la lumière, Nicolas de Staël, Zao Wou-ki, Joan Mitchell à Claude Monet et Gerahrt Richter. »

Si elle a commencé l’art en représentant des personnages, et donc par une peinture figurative, aujourd’hui, la création de Marianne se dirige vers l’abstraction. Ses thématiques principales sont la nature, les paysages, les fleurs ou encore les montagnes, la mer et les rochers. Cependant, le sujet est secondaire dans l’œuvre de Marianne. L’artiste se concentre davantage sur l'expérimentation des mélanges de techniques et les couleurs.

« Ce que je fais est entre abstrait et figuratif. Moi j’aime bien les espaces intermédiaires, j’aime bien quand ça évoque quelque chose. Souvent les gens qui regardent me demandent ce que j’ai voulu raconter, mais moi ce qui m’intéresse c’est ce que les gens ressentent et ce qu'ils voient. C’est au spectateur de déterminer ce qu’il voit. »

• • • Sa démarche artistique

« Pour moi, il y a vraiment une similarité entre la cuisine et la peinture. J’aime bien tester toutes sortes de matériaux et d’outils. Je travaille toujours sur plusieurs toiles en même temps, parce que ça me permet de me poser quand je suis en « panne ». »

La plupart des paysages qu’on retrouve dans les peintures de Marianne viennent de son imagination et de ses souvenirs. « Le point de départ peut être juste un morceau de papier, une couleur, quelque chose que j’ai vu ou trouvé. Souvent je ne sais pas où je vais. »

• • • À la recherche de l’équilibre
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Marianne dans son atelier

« L’équilibre, c’est une histoire de correspondances de couleurs, c’est le commencement de tout. Les transparences, les matières, les rapports entre les formes et les masses, etc. Si je recadre chaque partie de ma toile, il faut qu’il y ait des tableaux dans le tableau. Je dois aussi être capable de tourner le tableau comme je le souhaite et qu'il continue de « tenir debout ». »

Dans l’une de ses précédentes séries intitulée « Géométrie Variable », Marianne donnait le choix au spectateur de changer le sens du tableau quand il le souhaitait. « J’ai arrêté de travailler sur cette série en particulier parce que dans le fond, je travaille toujours comme ça. Le choix de l'orientation d’un tableau raconte une histoire ou une autre. Aussi, quand je donne un titre, je le donne à la fin, parce qu’en le regardant, ça me fait penser à quelque chose. »

• • • Être artiste pour Marianne

« Ce que j’aime le plus, bien sûr, c’est vraiment le moment de création, être dans mon atelier, toute seule. Mais en fait le métier d’artiste, ce n’est pas que ça, loin de là. Il y a toute la partie communication, gestion sur les réseaux sociaux, administration, logistique. Être artiste, c’est une entreprise. Le global me plaît bien, mais certaines parties sont très énergivores. C’est aussi pour cela que j’aime travailler avec les galeries, parce que toute une partie de la communication, entre autres, se fait par leur biais. Ce qui me permet de me concentrer davantage sur ma création, car finalement, c’est ça le plus important »

• • • Les œuvres de Marianne

Marianne caractérise ces œuvres avec 4 mots : « Couleur, équilibre, matière et transparence ». Pendant l’entretien, elle nous parle d’une de ses œuvres « L’heure bleue » ainsi que sa série consacrée aux fleurs intitulée « Jardin aquatique ». 

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L'oeuvre « L’heure bleue »

L’idée de départ de l’artiste était de représenter un paysage au matin.

« C’est une récente, et elle m’a donné du fil à retordre. Il y a vraiment des toiles où tout va tout seul. J’aime bien quand il y a un combat. Parfois ça peut durer longtemps. Je me dis qu’il faudrait que je prenne des photos pendant qu'elles sont en cours, car parfois, et même souvent, il y a des toiles terminées qui n’ont rien à voir avec ce à quoi elles ressemblaient au départ. »

« Je travaille beaucoup avec le jet d’eau aussi. Ce qu’on enlève, c’est tout aussi important que ce qu’on laisse. »

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L'oeuvre « Jardin aquatique 4 »

« J’ai commencé à travailler sur les fleurs parce que ça me donne une liberté plus importante. C’était pour me sortir du cadre structuré et peut-être plus rigide du paysage. J’aime bien les fleurs parce que c’est plus le « bazar ». Cela me permet une liberté du geste aisée et intéressante. »

• • • Le mot de la fin

À la fois abstraite et figurative, la peinture de Marianne plonge le spectateur dans une marée d’émotions et de souvenirs remplis de couleurs. Constamment à la recherche de l’équilibre, l’artiste transforme le réel afin d’y apporter une pointe de joie et de fantaisie.

Encore merci à Marianne pour cette rencontre très enrichissante.

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